Ne dites pas que je vous ai dit ça mais cet isolant est à fois écologique, solidaire et performant. Il est constitué de fibres de coton recyclé par LE RELAIS, qui collecte et trie les vêtements que vous ne mettez plus, les confie à des ateliers dans le nord de la France qui emploient —entre autres— des personnes en réinsertion et fabriquent —avec les vêtements importables— des plaques et des rouleaux de cette "laine" bleue en coton pour tout isoler, thermiquement et phoniquement. La couleur de l'isolant serait due à la grande proportion de jeans dans le coton récupéré car le coton y est souvent majoritaire et ce, pour pouvoir respecter le cahier des charges technique du produit.
Utiliser une ressource disponible en ville nous semble très pertinent, la recycler qui plus est en favorisant la réinsertion est encore plus cohérent.
Nous l'avons utilisé à plusieurs reprises chez des particuliers mais cela a été plus compliqué dans un Établissement Recevant du Public de catégorie 4 en toiture et en cloisons (au théâtre Le Funambule). En l'absence de certains Procès Verbaux à soumettre au bureau de contrôle, cela a failli compromettre la pose de cet isolant. Mais grâce au maître d'ouvrage responsable et à un bureau de contrôle intelligent, cela a été possible d'autant que cet isolant est réputé pour ses qualités acoustiques !
On oublie trop souvent que la laine de verre est irritante pour les ouvriers qui la posent (pour les voies respiratoires mais aussi pour la peau) et donc mauvais pour la santé des futurs usagers du lieu. Sans polémiquer, on peut se demander pourquoi de tels isolants minéraux, chauffés à 1500°C pour constituer la fibre… ne sont pas plus souvent remplacés par un isolant biosourcé en coton, en lin, en chanvre, en fibres de bois… qui ne seront pas l'amiante de demain, eux. Le prix de la fourniture ? Ce n'est pas ce qui constitue le plus gros du prix quand on choisit un isolant constitué par fourniture + le transport + la pose. En revanche il est sain de rappeler —même s'ils ne s'en cachent pas— qu'un des plus grands groupes de distribution de matériaux en France (Point P) fait partie du même groupe (Saint-Gobain) que le plus grand producteur de laine de verre (Isover).
Évoquons également la difficulté de recycler ou de traiter des isolants qui ne sont pas biodégradables. En fin de vie, que faire de ces déchets ? Il faut donc absolument rechercher des matériaux compostables et si possible donc, déjà issus du recyclage ou de la réutilisation avec le bilan carbone le moins élevé possible.
LE FUNAMBULE
Réhabilitation d'un théâtre à Montmartre, Paris (75)
LA CABANE
Conciergerie éphémère dans une chaufferie, Neuilly-sur-Marne (93)